BIO
Née à Blois le 8 novembre 1984, vit et travaille à Bruxelles.
Diplômée de l’École Supérieure des Beaux Arts TALM Le Mans, France DNSEP 2008
PROPOS
À travers des pièces protéiformes, je présente un univers aux apparences ludique et attractive qui souligne, dans un décalage plastique, le désespoir, l’amertume et la cruauté du monde. J’use de représentations venues de l’imaginaire collectif, populaire ainsi que de faits réels passés. Mon imagerie est étrangement édulcorée et révèle son revers de misère sociale, souffrance, haine et perversité. Au premier abord, pas de gène, puis les indices plastiques ou édictés donnent les clefs pour comprendre de quoi il s’agit réellement. Chaque pièce est à double lecture, malmenant la morale en usage.
EXPOSITIONS
SOLO SHOW
Le Coin Final, Galerie Urochrome, Bruxelles, 2024
Ashes to Ashes, Musée d'Art Spontané, Bruxelles, 2023
COLLECTIVE SHOW
Mattergy - ceramics in the Brewery, Le Brass, Bruxelles, 2024
Chère Simone Horta, Musée Horta, Bruxelles, 2024
Mattergy - ceramics in the Chapel, Chapelle de Boondael, Bruxelles, 2023
Les péripéties d’un centre d’art contemporain de province, La Châtaigneraie, Flémalle, 2023
Collection-Collective, Face B, Bruxelles, 2022
Mattergy - ceramics in the Abbey, Abbaye de Forest, Bruxelles, 2022
La Nuit des Idées, Museum of Natural History, Héraklion, 2020
live.make.share, Qua gallery, Hanoï, Vietnam, 2019
Art in the old city, Agia Triada, Héraklion, 2019
From Dream To Decay, Monitor, Héraklion, 2017
Prix de la Jeune Sculpture – FWB, La Châtaigneraie, Flémalle, 2017
MATCH, Bozar, Bruxelles, 2016
Close Up, Mangoo Pickles, Bruxelles, 2016
Form & Place, Art By Friends, Annecy, 2015
Affordable Art Fair - Young Talent, Bruxelles, 2015
Who Is Belgium, BOX 32, Berlin, 2014
MAOW, John Rose, Bruxelles, 2014
Fantastique Belgique, Point Éphémère, Paris, 2013
5/548 #2, Bruxelles, 2013
Une Fois, Galerie Anspach, Bruxelles, 2013
5/548, Bruxelles, 2012
La Licorne, Bruxelles, 2012
HDM, Temporary Art Gallery, Bruxelles, 2010
Hors Courant, Galerie L. Mirettes, Toulouse, 2010
Ligne de Glauque, Traffic Art Gallery, Bruxelles, 2009
Mino-inette avec Alain Biet, La Caserne, Joué lès Tours, 2009
Quand je s’rai grand, ESBAM, Le Mans, 2008
Watch your step, WHARF, Hérouville St Clair, 2007
Society of Ladies with Unique Talent, Nottingham UK, 2007
Sportverein, Espace Provisoire, Le Mans, 2006
ECRIT
Micromondes et salopettes
On a parfois tendance à croire que les choses sont lisses et présentent une unique strate de lecture. C’est de cette manière que l’on perçoit généralement ce qui nous entoure : un visage anonyme à la lisière de notre champ de vision, ou encore une photographie, que l’on a prise sans même avoir bien observé d’abord ce que l’on souhaitait faire apparaître au cadre.
Louise Devin entreprend au contraire de mettre en évidence le menu détail, comme pour nous encourager à regarder réellement ce que l’on voit. Elle attire l’attention du spectateur tour à tour par une imagerie guimauve ou une miniaturisation enfantine.
En réalité, le papier peint rose bonbon que l’on apercevait de loin devient une fresque en patchwork de notre quotidien pas toujours reluisant. Les micromondes, quant à eux, élégamment présentés dans des bulles, mettent en scène de petits personnages qui semblent tout droit tirés d’un coffre à jouets. Ils sont en fait les incarnations des plus bas instincts, de nos déviances, ou plus simplement des profondes mélancolies que chacun cherche à cacher maladroitement sous son lit. Le décalage permanent entre l’aspect extérieur et le propos invite le spectateur à être plus attentif d’une pièce à l’autre, conditionne même son regard à davantage de vigilance.
Grâce à une iconographie séduisante et à une technique minutieuse, Louise Devin nous conduit à évaluer les situations qu’elle crée en opérant un zoom du général au particulier. Ces minuscules saynètes, ludiques au premier abord, font ensuite songer à des sujets d’expériences sur les bas instincts de la nature humaine. Agissant à la manière d’un microscope, elle fait apparaître la petite particularité, l’horreur cachée, l’imperceptible mais dangereux microbe qui a été isolé sous verre.
Le contraste entre l’utilisation d’objets populaires et/ou enfantins et les récits sur une société quelquefois malade n’est bien entendu pas dénué d’humour. Il est certes un peu sarcastique et un peu noir, mais d’une noirceur légère, à la fois désabusée et faisant preuve d’une remarquable acuité.
Elle appuie là où ça fait mal, mais sans cruauté. Avec Cut here par exemple, elle présente une évocation du suicide à double-tranchant : une pensée passagère incarnée par un tatouage non permanent, ou bien une injonction au caractère beaucoup plus définitif.
Louise Devin joue tout contre les limites du glauque, mais n’y tombe pas, justement grâce à cette infime distance instaurée par cet humour en demi-teinte. Il s’agit d’être lucide et conscient, sans sombrer dans le pessimisme. Alors, peut- être serons-nous heureux demain.
Marine Rochard
CONTACT
devin.louise@gmail.com
Instagram : loudesvilles